Télétravail : Fin de la mascarade ?

C’est fin 2021 que l’accord télétravail devait initialement être renégocié. Au vu de la situation sanitaire, toutes les organisations syndicales ont revendiqué des adaptations immédiates.

Courant septembre, la direction ouvrait enfin les vannes… Mais au vu du résultat de cette « négociation », on peut s’interroger sur la sincérité de la démarche !

En effet, peu avant cette soudaine ouverture de négociation jusqu’alors balayée d’un revers de main, la direction prenait la décision de revenir à une application stricte de l’accord télétravail : une journée par semaine ; deux pour les plus chanceux ! Dans notre réflexion, nous n’intégrons bien évidemment pas les salariés les plus fragiles qui bénéficient de dispositifs particuliers. Le reste du temps, les salariés devaient revenir sur site alors que chacun avait conscience de l’arrivée de la 2e vague. Loin d’assumer ses responsabilités et d’anticiper des mesures de bon sens, la direction se réfugiait derrière l’attente de décisions gouvernementales !

Devant l’incompréhension, l’écœurement et la rage suscités par cette décision qui obligeait chacun à reprendre quotidiennement les transports en communs, à jongler avec les écoles fermées, à respecter des mesures extrêmement contraignantes et chronophages… , la direction a allumé un contre-feu en proposant l’ouverture de négociations sans se donner les moyens d’avancer !

Face à des discussions poussives, ne débouchant sur rien, et une attitude fermée de la direction, l’intersyndicale a pris les choses en main en fournissant des demandes concrètes, dont l’accès à un 3e jour de télétravail, réclamé par les salariés lors de l’enquête faite en juin.  Cette demande a été rejetée en bloc !

Pour ces raisons, nous sommes en droit de nous demander si les syndicats n’ont pas servi de paratonnerre pour canaliser le mécontentement et être ainsi les dindons de la farce. La déception des salariés est à la hauteur de cette manipulation.

Et soudain, après des semaines de silence, la direction propose le 04 février de revenir sur le sujet.

Pour la CGT, il ne s’agit plus d’épousseter un accord avec des mesurettes en attendant fin 2021.

Nous demandons l’ouverture de négociations totales sur le télétravail : Le flex-office doit être abordé, l’accès pour les temps partiels revus, les organisations repensées pour permettre aux volontaires de bénéficier d’un troisième jour de télétravail, les métiers réinterrogés pour une ouverture à tous (CIL, logistique, CICAS…), le rôle du management, bien malmené, doit être réhabilité…

Comme pour chaque négociation, la CGT viendra avec ses propositions constructives :

  • Compensation financière : Nous ne souhaitons pas négocier sa possibilité mais sa déclinaison :
  • Forfait / compensation mensuel, forfait en fonction du nombre de jours télétravaillés…
  • 3e jour de télétravail :  Nous ne souhaitons pas négocier sa possibilité mais sa déclinaison : 
  • Jours fixes ou forfait annuel du nombre de jours.

Se soustraire à cette demande serait une faute pour la direction. En effet, l’ensemble des salariés a besoin de voir évoluer l’accord actuel pour qu’il s’adapte à ses besoins et à ceux de l’entreprise. Les déménagements seront moins pénibles si on y ajoute la souplesse du télétravail ; le management a besoin de visibilité pour accomplir sereinement ses missions, les salariés privés de télétravail pour de faux motifs ne peuvent être oubliés !

C’est parce que, dès la première réunion sur le télétravail, la CGT a formulé des propositions fortes, crédibles et réalisables dont un grand nombre se retrouve dans l’accord actuel, que les salariés nous font confiance. Nous ne perdrons pas celle-ci en acceptant des demi-mesures !