Se syndiquer ou la «peur des représailles»

Retour sur le faible taux d’adhésion chez les salariés.

Libération 10 décembre 2014 à 20:06

«Je me suis entendu dire par l’un de mes responsables : « Tu as les capacités pour progresser hiérarchiquement, mais tu n’as pas choisi la bonne boutique. » D’autres collègues se sont vu présenter une lettre de démission [du syndicat], au moment de signer l’avenant lié à leur promotion.»

C’est l’un des témoignages recueillis par l’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicale, qui a rendu mercredi son premier rapport. Créé en 2012 par des chercheurs et des syndicalistes sous l’égide de la Fondation Copernic, l’observatoire estime que la «peur des représailles», certes difficile à mesurer, explique le faible taux de syndicalisation français (10% tous secteurs confondus).

Selon un baromètre de 2013, pour 48% des salariés du privé et 37% des fonctionnaires, le fait d’être syndiqué constitue un frein pour sa carrière. Un délégué syndical gagne «en moyenne 10% de moins qu’un salarié non syndiqué ayant le même profil». Discriminations et harcèlements sont rarement poursuivis en justice. L’observatoire propose de sécuriser les droits des salariés qui font des recours contre l’ employeur.

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