Perception des discriminations au travail

« l’âge est l’un des facteurs les plus pénalisants »

enquete CGT AG2R

Selon les résultats du Baromètre IFOP pour le Défenseur des Droits et l’Organisation Internationale du Travail sur la sur la perception des discriminations au travail, l’un des deux critères qui expose le plus aux discriminations à l’embauche est le fait d’être « Etre âgé(e) de plus de 55 ans » (ex-aequo avec le fait d’être une femme enceinte). En effet selon le rapport  » 82% des agents de la fonction publique considèrent cela comme un inconvénient et 81% de ceux du privé ».

le baromètre IFOP ICI

L’âge est perçu comme un critère de discrimination par les victimes

Selon la 7ème vague du Baromètre sur la Perception des Discriminations au Travail, pratiquement un tiers des actifs affirment avoir été victimes d’une discrimination dans le cadre de leur travail. Parmi les critères de discrimination, notamment à l’embauche, celui de l’âge se trouve être en tête.

Cependant si l’âge avancé (50 ans et plus) est avancé comme principal motif de discrimination à l’embauche, le baromètre IFOP précise que « la question de l’âge est moins mise en avant par les victimes de discrimination que par les actifs dans leur ensemble. « 

Tandis que dans le secteur publique la jeunesse est perçue « comme plus embarrassante que la séniorité », dans le secteur privé, 11% des victimes considèrent leur âge avancé comme raison de leur différence de traitement.

Pour les témoins des discriminations au travail, « un âge avancé est plus embarrassant (14% des agents, 16% des salariés du privé) que le jeune âge (10% des agents, 11% des salariés du privé). »  Le rapport ajoute à ce sujet que « cela confirme, comme l’ont montré les Baromètres précédents, que l’âge est bien l’un des facteurs les plus pénalisants dans le travail. »

Selon un rapport récent de l’OCDE, les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont de plus en plus nombreux.

Les victimes de discriminations résignées

Le Baromètre IFOP souligne le fait que les victimes de discriminations sont pour la majorité résignées : quatre victimes sur dix ne font rien après avoir subi une discrimination.

Les victimes qui agissent suite aux discriminations le font en en parlant à leurs supérieurs hiérarchiques directs, à l’administration ou au service des ressources humaines.

 Les mesures les moins engageantes pour l’employeur sont jugées comme les plus efficaces

Parmi les mesures jugées les plus efficaces pour combattre les discriminations par les personnes interrogées :

  • « Instaurer des procédures de recrutement fondées sur des critères objectifs, par exemple les recrutements par mise en situation »
  • « la possibilité pour un salarié/agent d’alerter de façon confidentielle sur des pratiques de discrimination dont il serait victime ou témoin »
  • « Mener des actions de sensibilisation/formation sur la lutte contre les discriminations et les stéréotypes »
  • « impliquer les organisations syndicales et patronales dans les actions de prévention des discriminations et de promotion de l’égalité au niveau de l’entreprise/l’administration »

A noter que ces mesures sont les moins engageantes pour l’employeur.

Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 501 salariés du secteur privé et de 500 fonctionnaires, du 25 novembre au 12 décembre 2013, selon la méthode des quotas.