NAO : La direction tend un piège grossier mais terriblement efficace !

NAO AG2R

Grâce à l’acharnement des organisations syndicales, une 6e réunion de négociation NAO est programmée. Et chaque fois, l’inter-syndicale parvient à force d’arguments pertinents à obtenir des améliorations sensibles.

Ce vendredi, la direction a enfin cédé pour que tous les salariés* bénéficient d’une augmentation et ce à partir du 1er janvier au lieu d’avril. Elle propose aussi de monter la prime pourvoir d’achat de 500 à 600€, hélas toujours en la proratisant !

La CGT relève que les efforts de la direction sont visibles. Comme elle le souligne, il faut absolument relever le plancher de 600€ sur les bas salaires car en réalité cela ne représente que 2.4% d’augmentations pour eux. Cette demande, portée par toutes les organisations syndicales reste un point clivant. Les arguments de chacun font mouche puisque la direction déclare « Je vais porter votre revendication à la direction générale, mais si elle accepte une amélioration, il me faudra une majorité de signataires ».

Flottement dans les rangs syndicaux puisqu’impossible de se positionner sans connaitre avec précision l’éventuelle nouvelle proposition.

La direction précise qu’elle soumettra à la signature 3 accords distincts :

  • 1 avenant télétravail pour passer le dédommagement de 2€ à 2.5€
  • 1 accord NAO pour les augmentations collectives, individuelles et les tickets restaurant
  • 1 accord sur la prime de pourvoir d‘achat

Elle conclut en stipulant qu’il faudra signer les 3 accords pour qu’ils soient effectifs ! En résumé, c’est tout ou rien !

En procédant ainsi, la direction sait pertinemment qu’elle exclue la CFE-CGC qui ne peut signer un accord d’augmentations différenciés (statutaire), FO qui n’a pas signé l’accord télétravail (ne peut donc pas signer un avenant) et la CGT qui ne signe aucun accord discriminant les femmes (c’est le cas de la prime proratisée).

La CGT dénonce la méthode déloyale et rappelle fièrement son combat pour l‘égalité femmes-hommes. Idem coté CFE-CGC et FO qui relèvent l’absurdité du chantage puisque la direction pourrait obtenir des majorités sur chaque accord mais avec des signataires différents.

La direction n’en démord et pousse le cynisme : « Nous communiquerons aux salariés notre dernière proposition mais appliquerons la moins bonne. Vos collègues comprendront que c’est la faute des syndicats qui sont dogmatiques ! ».

Pour la direction, le combat pour l’égalité femmes-hommes est dogmatique ! Défendre l’égalité, prendre en compte des aidants, le handicap… seraient arbitraires !

C’est donc un habile piège tendu par la direction. Elle dit faire une proposition en sachant pertinemment que celle-ci a peu de chance de recueillir une majorité car il n’est pas évident que la CFDT, l’UNSA et SUD, qui vont consulter leurs adhérents, soient signataires.

Dernière provocation pour la route : « Si nous n’avons pas de signature, le budget ira à la Mondiale »

Les négociateurs CGT vont bien évidement consulter nos adhérents. Pas sûr que ceux-ci soient favorables à une signature. Les valeurs humanistes se négocient difficilement !

Rendez vous le 25 janvier pour l’ultime réunion de négociation !

*18 mois d’ancienneté minimum.