Egalité professionnelle : La cause féminine avance mais ne se concrétise pas encore suffisamment !

Si toutes les organisations syndicales sont signataires du nouvel accord égalité professionnelle, il n’a pas été simple pour la CGT d’y apposer sa griffe.

La CGT, toujours très en pointe sur l’égalité professionnelle, revendiquait trois mesures novatrices pour améliorer le précèdent accord :

  • Congé menstruel : La CGT revendiquait la création d’un groupe de travail en vue de la mise en place d’un congé menstruel, à titre expérimental. Nous étions très attachés à cette formulation car, hors de question pour la CGT que cela provoque l’invisibilisation des femmes, une discrimination à l’embauche ou une difficulté supplémentaire d’évolution de carrière. La direction, sans être opposée par principe, a indiqué qu’embarquer un tel sujet est prématuré. Cela s’entend mais nous pensons que la législation va évoluer et qu’il aurait été tout à l’honneur du groupe d’être précurseur. Rappelons, si besoin, que l’endométriose, n’est toujours pas reconnu comme une ALD.

  • Réseau de femmes : Faisant le constat d’une absence de dynamique sur le mentoring, le coaching… La CGT proposait la création d’un réseau de femmes, non pour se substituer aux mesures RH, mais pour renforcer ses actions. La CGT souhaitait un sponsor issu du CDG pour assurer la réussite du projet et envisageait qu’il puisse être ouvert aux hommes. Ces derniers, bien souvent, et de bonne foi, sont persuadés, à tort, que l’égalité entre les femmes et les hommes est réelle dans le groupe ! Le partage des difficultés des unes et de la méconnaissance des autres ne peut qu’enrichir et faire progresser le groupe. Nos arguments semblent avoir séduit la direction qui dit réfléchir à ce projet mais pour autant ne souhaite pas s’y engager dans un texte.

  • Télétravail supplémentaire pour les femmes enceintes : Planètes alignées (enfin !) entre la CGT et la direction puisque celle-ci reprend notre revendication faite il y a trois ans, à savoir l’obtention de journées de télétravail supplémentaires pour les femmes enceintes. Hélas, la direction ne va pas jusqu’au bout de notre proposition, c’est-à-dire calquer la mesure sur la réduction horaire qui, connue de tous, est simplissime à décliner. La direction préfère une recommandation de la médecine du travail au bout de six mois de grossesse.

La CGT a obtenu la remise en place de la réduction horaire lors du retour de congé maternité pour les temps partiels. L’évolution des rémunérations des temps partiels sera aussi analysée chaque année avec plus d’attention.

Enfin, le texte renforce le combat contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes en donnant plus de moyens au référent harcèlement nommé par le CSE* et en s’engageant à plus de formation, de sensibilisation et de communication sur ces sujets extrêmement sensibles !

Ce qui anime les propositions de la CGT, c’est d’aller au-delà de la fixette parité femmes/hommes aux plus hautes fonctions. Souhaiter que le comité de direction générale, par exemple, soit paritaire, est légitime. Mais, il s’agit là d’un résonnement purement mathématique : 6 hommes donc 6 femmes. Cela ne résoudra en rien les disparités salariales qui existent dans le groupe !

C’est en sensibilisant les hommes et en donnant confiance aux femmes que celles-ci sortiront victorieuses de ce combat. Le succès de la CGT est d’avoir imposé le débat sur des propositions qui, si elles n’ont pas toutes abouti, sont clairement identifiées et sont maintenant au centre des réflexions sur l’égalité professionnelle. Ces avancées pourraient être porteuses d’espoir pour l’avenir si le groupe s’en donnait les moyens !

*Pour rappel, le réfèrent harcèlement et comportement sexiste du CSE est Gregory MARMET.