Agirc-Arrco, le patronat sort l’artillerie lourde

Dans un document de travail transmis aux syndicats, le Medef, la CGPME et l’UPA ont fait connaître le traitement de choc qu’ils veulent administrer aux régimes de retraites complémentaires Agirc-Arrco déficitaires. Refusant d’augmenter les cotisations, comme le réclament les syndicats, le Medef propose une batterie de mesures douloureuses pour les retraités et futurs retraités, pour un montant total d’économies évalué à 8,3 milliards d’ici à 2020, 12,1 milliards d’ici à 2030 et 17 milliard d’ici à 2040. Le patronat entend repousser l’âge de la retraite sans toucher aux bornes d’âge en appliquant à partir du 1er janvier 2017 pour les actifs nés après 1957 un abattement dégressif et temporaire sur les pensions complémentaires perçues avant 67 ans. Pour un départ à la retraite à 62 ans par exemple, la décote subie serait ainsi de 40% pour commencer, puis de 30% à 63 ans, 18% à 64 ans, de 2% à 65 ans et de 1% à 66 ans.

La partie patronale propose aussi la baisse du taux de réversion de 60 à 55%, le relèvement de l’âge minimum pour toucher une pension de réversion de 55 à 60 ans, ainsi qu’une proratisation en fonction de la durée de mariage. Il envisage aussi une revalorisation des pensions inférieure de 1,5 point à l’inflation. Quant au régime complémentaire des cadres, le patronat maintient son projet de fusion de l’Agirc et de l’Arrco en un « régime unifié » d’ici à 2019, ce qui aux yeux de l’Ugict-CGT reviendrait à mettre en pièces le statut des cadres.