Accord télétravail : soyons ambitieux pour les salariés

C’est avec la volonté d’aboutir à un accord plus favorable que la CGT aborde le deuxième round de la négociation sur l’accord télétravail. Réduction des temps de transport, amélioration de l’équilibre vie pro / vie perso, le télétravail fait désormais partie intégrante du quotidien des salariés. Hélas, de l’autre côté de l’écran, la direction semble manquer d’ambition, et reste dans la continuité des dispositifs actuels.

Nombre de jours de télétravail : Comprenant que la direction est hermétique à l’octroi d’un 3e jour, la CGT propose un quota de jours supplémentaires à prendre dans l’année, en laissant la porte ouverte à la discussion pour la déclinaison de cette proposition (Nombre de jours …). Cette souplesse permettrait une forte amélioration de la conciliation vie professionnelle/vie privée, tout comme la formule de RTT volants a apporté il y a quelques années de la souplesse dans l’organisation quotidienne des salariés. Pour autant, sans fournir d’explications justifiées ou d’arguments valables, la direction met son veto sur toutes propositions élargissant le nombre de jours télétravaillés.

Indemnité compensatoire : Revendiquée depuis 2018 par la CGT, et rendue obligatoire dans les derniers textes légaux, l’indemnité compensatoire (électricité, frais internet…) sera intégrée. La base de discussion débute à … 1.5€ par jour de travail à distance ! Bien loin des 4€ demandés par la CGT (et du montant « préconisé » par l’URSSAF). Après de longs débats, la Direction semble prête à aller « royalement » jusqu’à 2 €, soit 16 euros mensuels pour 2 jours télétravaillés par semaine.

Si la direction n’évolue pas sur le montant, l’impératif pour la CGT est que cette indemnisation puisse être revalorisée annuellement comme elle en a fait la proposition.

Equipement au domicile : Cette mesure n’a de sens que si elle est rétroactive sur les deux dernières années, puisque les salariés ont investi dans des fauteuils, bureaux etc …. En même temps, une rétroactivité pourrait léser ceux qui n’ont plus les factures. La direction propose un forfait de 100€ maximum, mais sans rétroactivité.

L’excuse apportée par la direction, qui nous parait fallacieuse, est que la rétroactivité sera trop compliquée à mettre en place en interne, et non gérable par un prestataire.

Pour autant la CGT a concentré son offensive sur le montant du forfait, en effet, les règles URSSAF permettraient à tous les télétravailleurs d’en bénéficier.

Elargissement à tous les temps partiels : Lors de la 1ere réunion de négociation, la CGT a alerté sur le fait que les salariés en temps partiel en dessous de 50% étaient exclus du télétravail. La direction reste inflexible sur ce sujet, encore une fois sans apporter d’argument valable, puisque le calcul se fait en fonction du nombre de jours de présence sur site.

Adaptation pour les salariés en situation de handicap et les aidants : La CGT réclame des précisions sur le texte car, malgré les préconisations de la médecine du travail, des salariés se voient refuser des jours de travail à distance supplémentaires. La direction a confirmé que les cas étaient étudiés individuellement entre elle et la médecine de travail avant de se prononcer.

Télétravail occasionnel : A ce stade, la direction refuse de réécrire ce chapitre qui est pourtant l’objet d’interprétations restrictives régulières de la part de directeurs de site en mal de reconnaissance de leur pouvoir. La CGT s’engage à se rapprocher de l’inspection du travail afin d’obtenir un arbitrage si ces situations se répètent.

Cette négociation révèle les failles du dialogue social actuel : des propositions qui ne sont pas entendues, des refus non chiffrés, un manque d’ambition flagrant pour aller plus loin sur les droits des salariés … La prochaine négociation aura lieu le 21 décembre.