Accord CRC accueil et plate-forme CICAS : Le mépris bienveillant !

Les conseillers relation client bénéficient d’un accord spécifique dû aux conditions de leur métier qui impose des horaires postés, des permanences, un compteur différent de la gestion… Cet accord, signé en 2016 a été reconduit au fils des ans. La priorité de la direction digitale et client étant la mise en place de nouveaux outils et de nouvelles expertises. Attention, tous ces changements que les conseillers connaissent bien ne sont, comme l’affirme la direction, pas majeurs ! Le métier reste le même : « un conseiller prend toujours le téléphone », « un conseiller répond toujours aux clients », balayant d’un revers de main l’évolution et l’expertise des conseillers.

Quelques lignes suffisent pour comprendre l’échec des négociations ; et par échec c’est bien celui de la direction digitale et client qui est éclatant. Explications :

Seul le montant de la prime sur objectifs, inchangé depuis 2016 (et depuis plus longtemps pour les salariés des plateformes ex Réunica), augmente de 173€ à 185€. Soit une revalorisation de moins de 12 euros bruts mensuel en plus de 5 ans … Sachant que les objectifs évoluent, il sera plus difficile d’atteindre les objectifs, même si la 1ere journée d’absence impactera la prime à hauteur de 15% (contre 25% actuellement).

Si la déception de la CGT est énorme, que dire de celle des équipes ?! Nous portions des propositions fortes (prime collective supplémentaire pour les conseillers, primes pour les chargés d’études, temps de pause, neutralisation des jours CCN, …) et nous souhaitions aborder les classifications et les rémunérations. Tout a été refusé ! Le terme « bienveillance » utilisé régulièrement par cette direction ne serait-il qu’un slogan marketing ?

Mais venons-en aux échecs cinglants de la direction digitale et client :

Echec parce que le quota de signatures des organisations syndicales n’est pas atteint, alors qu’elles étaient 5 précédemment. Triste record de perte de signatures ! Le texte devra être soumis au vote des élus CSE, sous la forme d’une décision unilatérale.

Echec parce que la direction digitale, en refusant d’engager des négociations sur les déroulés de carrière, reconnait ne pas soutenir ses équipes. Elle rompt la confiance, sape sa crédibilité et se coupe un peu plus du terrain.

Echec parce que tous les spécialistes du dossier s’accordaient pour dire qu’une prime en deçà de 200€ n’avait aucun sens. 12€ supplémentaire ne valorise pas le métier, ne le rend pas attractif et ne donne pas d’outil managérial pour motiver les équipes.

Echec de la DRCAD qui semble ne rien comprendre au rôle des syndicats et qui aurait pu profiter de cette négociation pour renouer le dialogue. En se coupant des porte-paroles des équipes, elle met en évidence une vision archaïque du management.

Echec parce que les propos choquent lorsque cette direction dit souhaiter que les conseillers internes fassent mieux que la sous-traitance en qualité comme en quantité. C’est l’opposé de la stratégie de l’entreprise qui utilise la sous-traitance pour gérer ce qui n’est pas cœur de métier.

Mettre en concurrence les équipes internes et la sous-traitance, au-delà d’une vision ultra libérale que la CGT dénonce et combattra, c’est contester la raison d’être du groupe et de son engagement sociétal. Le nouveau directeur général devra trancher !

Clairement, cette succession d’échecs interroge sur le devenir de cette direction qui n’a pas su, face au contrôle financier, imposer une prime décente alors que la directrice de la direction digital et client claironnait à son arrivée : « un conseiller qui valait 3 milliards ». Cette impuissance, combinée à la défiance des équipes et des organisations syndicales, pourrait aiguiser l’appétit d’autres grandes directions. En effet, construite de bric et de broc en amalgamant des métiers de l’informatique, de la communication et de la gestion, la direction digitale pourrait très bien être dépecée tant on a du mal, au vu du manque de combativité de cette direction actuelle, de l’envisager autrement qu’en proie.