Newsletter février

La CGT AG2R vous propose sa première newsletter de février, et vous en souhaite une bonne lecture !
Société de réassurance : L’arbre qui cache Viasanté

C’est avec ce projet que l’ex-Directeur général envisageait la privatisation du groupe. Grâce, tout particulièrement à l’intervention de la CGT, cette perspective a été écartée ; tout comme le porteur du projet. Les partenaires sociaux ont imposé des garde-fous protégeant le paritarisme. Résultat, le projet initial s’en trouve réduit à un renforcement de la cohésion financière et à une amélioration de la solvabilité des entités.
Mais derrière ces aspects positifs, une divergence de fond a vu le jour au sein des entités du groupe. En effet, Viasanté a jugé que ses intérêts divergeaient avec ceux portés par la société de réassurance et a, par conséquent, voté contre son intégration.
Lors du CSE de janvier, seule la CGT a relevé que la direction minimisait fortement l’impact politique et opérationnel de cette décision, rappelant le vif émoi suscité au plus haut de la gouvernance du groupe.
La direction parle d’un non-évènement, misant soit sur la naïveté des organisations syndicales, soit sur leur incapacité supposée à saisir les enjeux. A la CGT, nous sommes intimement convaincus que les conséquences sont à venir. Pour le moment, le groupe Viasanté est occupé à réussir sa fusion avec Mutuelle bleue. Mais une fois celle-ci achevée, qu’adviendra-t-il ?
La lecture qu’il faut avoir est que ce projet de réassurance qui devait renforcer le groupe a, au contraire, mis en exergue des incompatibilités profondes qui pourraient avoir des conséquences graves sur l’emploi au sein du groupe si rien n’est fait.
Que le DG actuel soit confirmé dans ses fonctions ou qu’un autre soit nommé, un impératif absolu va s’imposer à lui dans les orientations du prochain plan d’entreprise, l’intégration réelle de Viasanté.
En réfutant l’importance du choix de Viasanté, minorant ainsi le poids du pôle mutualiste dans le groupe, la direction finances et risques commet, selon la CGT, une faute et met l’accent sur une vision très Malesherbo-centrée qui contribue à alimenter un peu plus l’incompréhension entre le pôle mutualiste et le reste du groupe.
A ce stade, ne soyons pas alarmiste, mais soyons attentifs aux questionnements légitimes des salariés.
DOSIT : Les actions de la CGT changent le matriciel de la direction

Si on a perdu la 7e compagnie, les salariés de la direction informatique seront ravis d’apprendre qu’on a peut-être retrouvé un directeur de l’informatique à l’écoute.
Ces derniers mois, nous avons interpellé à de multiples reprises cette direction lui reprochant sa surdité sur le mal-être des salariés d’un de ses départements.
Nous avons enfin été entendus. Pour le département Infrastructures et Cloud, les responsables ont été conviés à une réunion dont l’objectif était de mettre à plat, sans tabou, les difficultés et les incompréhensions. A l’issue, des engagements positifs ont été pris par la direction.
A la demande de la CGT, ceux-ci seront fournis aux élus du CSE avant qu’ils rendent leur avis. Si ces engagements sont conformes à la parole donnée, la perception négative de la CGT pourrait évoluer. Mais attention, nous restons circonspects sur l’évolution des applicatifs qui induisent un coup financier qui doit être interrogé. Le tout cloud ne doit pas être une règle suivie aveuglement.
C’est une belle victoire de la CGT qui a continuellement défendu les intérêts des informaticiens très bousculés par un directeur prometteur de beaux jours mais qui a cumulé quelques nuages ces derniers mois. Nous serons attentifs à ce que l’éclaircie ne soit pas que passagère.
Plateformisation : Point de formalisation

Le CSE de janvier a permis au directeur de l’informatique d’effectuer un rappel du sujet avant de passer à la vitesse supérieure, à savoir les impacts métier.
Ce projet à 600 m€ entamé en 2023 a pour objectif de transformer drastiquement les services informatiques et digitaux du groupe en interne et pour nos clients.
En interne, cela se matérialise, par exemple, par le déploiement de « XRM ». En externe, ce sont les espaces clients qui ont fortement évolué avec désormais près de 100% de demandes accessibles en ligne.
Ces éléments qui confèrent une meilleure connaissance client ont permis d’augmenter très sensiblement le N.P.S (Net Promoter Score), c’est-à-dire la satisfaction client dans la probabilité de recommander notre groupe.
Comme précisé plus avant, la présentation ne définissait pas les impacts sociaux à ce stade. C’est donc au fil de l’eau que les élus seront consultés par la direction sur les changements d’organisation, et l’accompagnement des salariés que génèrera la montée en puissance de la plateformisation.
Ce qu’il faut retenir, c’est le « j’y suis, j’y reste » du directeur de l’informatique. En effet, pour lui, tant que le groupe s’inscrit dans l’ambition actuelle, il n’a aucune raison d’envisager son départ. Sur ce point, nous voilà rassurés puisqu’on a retrouvé un directeur informatique à l’écoute de ses équipes.
Intelligence Artificielle : la direction danse le alMIA

Depuis son officialisation, ALMIA génère tous les fantasmes. Le sujet est si vaste et complexe à appréhender que la direction consultera le CSE, direction métier par direction métier, au gré de l’avancée des besoins, sur plusieurs mois. Selon la CGT, c’est la meilleure méthode pour éviter une mise en place à la hussarde qui ne permettrait pas d’analyser les retours d’expériences.
C’est donc une information sur les principes généraux de l’utilisation de l’IA au sein du groupe : Ethique, conformité, confidentialité… dont il a été question lors du CSE.
La direction présente l’IA comme une opportunité en dressant un tableau plutôt rassurant de son utilisation qui doit permettre aux salariés de dégager du temps. Nous souscrivons sauf si, après le temps, l’idée serait ensuite de dégager des salariés.
La direction a été moins à l’aise avec les questions de la CGT sur l’empreinte carbone. Lorsque l’on questionne les liens entre la direction RSE, attentive à nos engagements sociétaux, et la direction informatique, les visages se crispent.
Les datacenters sont terriblement sollicités par l’utilisation de l’IA, ce qui démultiplie de façon exponentielle la consommation énergétique et créent un stress hydrique dans certaines régions. La CGT a rappelé la signature du manifeste « Planet Tech’Care » par le groupe qui s’engage ainsi à mesurer puis réduire son empreinte numérique. Interroger nos usages futurs et inventorier ceux actuels pour les réduire n’a pas vraiment créé l’enthousiasme des intervenants orientés sur un “c’est mieux que si c’était pire”.
Notre souhait d’intégrer un observateur CSE dans le comité d’éthique IA, rebaptisé juste après notre question « comité technique » pour justifier le refus de notre proposition, nous laisse perplexe.
Les discussions autour de l’intelligence artificielle seront récurrentes en 2025 et au-delà. Les organisations syndicales devront être au rendez-vous pour éviter de la casse sociale et en faire une opportunité d’évolution pour tous les salariés. C’est en tout cas dans cette vision que s’inscrit la CGT.
N.A.O : Alors, euros ?

Il est des fois où, comme certains de nos camarades, nous pourrions être tenté d’utiliser l’IA pour rédiger nos articles. Nous lui demanderions alors, à défaut de nous dessiner un mouton, « écris-nous un article avec injustice, rage, arnaque… » L’IA nous répondrait certainement :
« Il est juste d’avoir la rage quand on se fait arnaquer ! »
Comme chaque année, la direction a évoqué sa conception de la cohérence salariale, la justesse de sa politique de rémunération et la sureté des outils pour éviter dérives et injustices.
Mais la réalité est têtue.
En 2024 :
– 600 salariés ont été exclus des augmentations collectives ;
– 98 salariés se sont partagés 920 000 € de prime ;
– 70 femmes ont bénéficié d’un rattrapage salarial pour compenser une discrimination. 20 d’entre elles en avait déjà bénéficié en 2023, preuve de la faible efficacité de la politique de lutte contre les inégalités mise en place.
Les augmentations devraient récompenser le travail accompli et reconnaitre le professionnalisme, la maîtrise de son emploi, les compétences. Ce n’est plus le cas. Nos élites sont réellement déconnectées de notre quotidien. Elles pensent qu’en nous abreuvant d’informations positives sur DECLIC, les salariés seront heureux.
L’engagement des salariés permet au groupe d’avoir des résultats au plus haut depuis 10 ans. Quand les salariés n’obtiennent pas de récompense en retour, c’est la colère qui gronde.
Apparemment, cette direction n’est ni petit ni grand prince envers les salariés, seulement petit bras.
“S’il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner”*, alors la CGT rappelle à la direction que tous les efforts des salariés ont permis les beaux résultats dont elle se gargarise. Il est temps de s’en souvenir et de donner en retour.
Quand la colère vient de loin, elle n’en est que plus violente lorsqu’elle explose.
*Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
Être Assis confortablement sur la branche ou scier la branche sur laquelle nous sommes assis ?

La branche a pour objectif la protection sur le long terme des salariés. Mais, comme l’année dernière, la direction oppose un éventuel accord de branche aux intérêts des salariés AG2R. Ce conflit d’intérêt n’avait pas empêché la CFDT et FO de signer à la fois l’accord d’entreprise et l’accord de branche. Ce dernier a été dénoncé par la CGT, la CFE-CGC et l’UNSA car il limitait les augmentations à 15% seulement des salariés AG2R. Cette opposition a permis les augmentations d’octobre pour tous, hors le critère discriminant de l’ancienneté.
La proposition 2025 de la direction porte donc les mêmes effets si, comme l’année dernière, la CFDT et FO signent un accord de branche. A nouveau la très grande majorité des salariés AG2R n’aurait pas d’augmentation. Le calendrier électoral d’AG2R fait que les salariés ne connaitront les positions de chacun qu’après les élections même si elles sont cousues de fil blanc, FO et CFDT communiqueront, à raison, sur “on ne sait pas encore”, histoire de ne pas se fâcher avec l’électorat. Charge à vous d’envoyer un message lorsque vous voterez en avril.
Tranches salariales | Avec ou sans accord de branche, versé en avril avec effet rétroactif en janvier. | Sans accord de branche, versé en octobre avec effet rétroactif en janvier. |
< 36000€ | 1,6% | 1,4% |
36001/45000€ | 0 | 0,9% |
45001/55000€ | 0 | 0,7% |
55001/65000€ | 0 | 0,6% |
>65001€ | 0 | 0,5% |
Il faudra 15 mois d’ancienneté au 31 décembre 2024 pour obtenir ces montants qui se calculent sur le brut + prime d’ancienneté, mais s’appliquent sur le salaire brut hors prime d’ancienneté.
Un des arguments de la CGT l’année dernière pour ne pas signer l’accord proposé par de la direction était le frein des 18 mois d’ancienneté minimum. Année électorale oblige, c’est maintenant toutes les organisations syndicales qui dénoncent ce critère ancienneté … Puisque les nouveaux entrants sont maintenant des électeurs potentiels !
La direction n’a pas accepté notre demande de supprimer ce critère mais l’a tout de même réduit a 15 mois au lieu de 18 mois, permettant à 330 salariés supplémentaires d’obtenir une augmentation.
La direction a estimé que l’accord de branche permettrait à 20% des salariés d’obtenir une augmentation. Pour les 80% restant, l’impact sera de moins de 2€ brut par année d’ancienneté.
La CGT a consulté ses adhérents qui se sont prononcés contre la signature de cet accord.
Directeur de la DDORC : Fantôme ou fictif ?

Il existe une légende qui parle du recrutement d’un Directeur de l’omnicanal qui aurait été embauché en avril 2024. Il serait en charge des commerciaux, du marketing, de la VAD et des CRC. Certains l’auraient entendu, d’autre disent même l’avoir aperçu. C’est pour comprendre ce phénomène d’hallucination collective que le CSE a souhaité durant plusieurs mois croiser la route de celui dont la feuille de route est de faire sa feuille de route. Notre homme, qui n’était donc pas un fantôme, s’est présenté devant vos élus. L’absence de stratégie et l’incapacité à répondre aux questions ont installé un doute : était ce un figurant ? Pourtant, le service paie est formel, un salaire est versé chaque mois à un directeur de la DDORC. Le mystère est donc complet puisqu’à notre connaissance, il n’existe pas d’emploi fictif dans le groupe.
Promesse avait était faite, par celui qui se présente comme le patron de cette direction, de revenir devant les élus du CSE en janvier. Le conte de fée n’a pas duré, il n’est pas venu. La magie n’opèrera pas non plus au CSE de février, il ne viendra pas. La rumeur dit qu’il ne voit pas l’intérêt d’échanger avec les élus avant le prochain plan d’entreprise. Sauf que la réorganisation mise en place par sa prédécesseuse a été combattue par les organisations syndicales, à l’exception de la CFDT qui a rendu un avis favorable.
Depuis, les élus veulent un point d’étape que l’initiatrice du projet n’a jamais eu le courage de faire. Ce défi est-il à sa portée ?
On sait que dans des Directions Régionales, des commerciaux organisent des séances de spiritisme pour psalmodier « Casper es-tu là* ». Dans d’autres Directions Régionales, ce sont des assistantes qui se réunissent le matin pour entonner la chanson de France Gall avec nom de famille suivi de « Prouve que tu existes ».
Amis du CRC, de la VAD, du marketing et du commercial, vous pouvez compter sur la CGT pour continuer à mener l’enquête sur l’existence d’un Directeur de la DDORC et surtout sur la stratégie pour vous donner les moyens de réussir.
Dernière minute, à l’instant où nous publions notre communication, le directeur de la DDORC daignerait rencontrer les élus au CSE de février accompagné du Directeur Général Adjoint. Doit-on y voir un message ?
*La CGT interroge les fonctions et les organisations en respectant l’intégrité des personnes. Nous avons donc changé le nom de famille par celui de Casper en référence au petit fantôme