Négociation accord d’intéressement : Finies les années records !

intéressement

Le niveau record d’intéressement versé en 2024 a totalement pris au dépourvu la Direction.

C’est pour cette raison que les négociateurs de la direction s’emploient à imposer des critères beaucoup plus restrictifs pour le prochain accord d’intéressement actuellement en cours de négociation.

La direction estime qu’il faut revenir à des sommes plus réduites, en expliquant qu’en cumulant avec l’abondement lorsque l’on place l’intéressement sur le PEE, un salarié obtient un montant conséquent. Encore faut-il avoir les moyens de le placer sur le PEE.

Notre analyse est que la direction a l’obligation d’obtenir un accord (avant le 30 juin de cette année pour un versement l’année prochaine) et est prête à faire des concessions. En effet, les résultats du groupe sont bons et le Directeur Général est toujours dans une opération de séduction de la gouvernance depuis ses projets de GIE commun et de réassurance. Qui peut sérieusement imaginer qu’il se présente devant les administrateurs pour leur annoncer l’échec des négociations ?  Cela en dirait beaucoup sur le climat social alors qu’il défend que tout est apaisé !

Cette analyse est-elle partagée par d’autres organisations syndicales ? Espérons le. Certaines organisations syndicales sont combatives dans les négociations mais signent les accords quelques soient les propositions finales de la direction auxquelles elles disent s’opposer. Nous verrons donc dans les prochains jours si elles se contentent d’un “c’est mieux que rien” ou si elles estiment, comme la CGT, que les salariés ne sont pas rémunérés à la hauteur de leur investissement !

Un point positif tout de même, c’est l’intégration de critères RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) dans le calcul de l’intéressement. Au moment où la CGT revendique une commission RSE obligatoire dans le cadre du CSE, cela ne peut que nous satisfaire.

Sans entrer dans le détail d’un accord aux déclenchements complexes, la CGT porte deux mesures phares :

Tout d’abord, augmenter le montant de l’enveloppe de 4,85 % de la masse salariale à 5 %, comme à la Mondiale.

La seconde est portée depuis des années par la CGT et s’inscrit dans l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Elle consiste à sanctuariser une partie de l’enveloppe, à hauteur de 20 % du montant total, et de le distribuer de façon équitable entre toutes et tous.

Actuellement l’intéressement est calculé à 50 % sur votre salaire et 50 % sur votre temps de présence. Cela pénalise principalement les femmes car elles cumulent à la fois des salaires inférieurs (dans le groupe, en 2022, les femmes gagnent en moyenne 1.28 fois moins que les hommes) et occupent la majorité des temps partiels (90 %).

Ce mode de calcul accentue donc les inégalités. En sanctuarisant une partie de l’enveloppe, cela permettrait d’introduire une meilleure équité entre les salariés, qui, faut-il le rappeler, contribuent toutes et tous à la bonne santé du groupe et à ses résultats.

Malheureusement, à l’exception de l’UNSA, aucune des autres organisations syndicales n’a soutenu cette demande CGT.

La direction pouvant compter sur de fidèles alliés, pas sûr que nos demandes soient étudiées !