Klesia ou les casseroles d’une caisse de retraite

À peine née, Klesia se fait remarquer par sa gestion très cavalière et un déménagement précipité, sans consultation des élus, qui lui vaut condamnation. En arrière-plan, on découvre de drôles de ramifications dans le giron de l’UMP.

La préférence de la caisse de retraite pour le 17e s’explique. un ex-maire adjoint de ce fief parisien d’UMPistes est vice-président de Klesia.
L’univers des caisses de retraite et de prévoyance ne manque pas de chausse-trappes. À peine née, Klesia se fait remarquer par sa gestion très cavalière et un déménagement précipité, sans consultation des élus, qui lui vaut condamnation. En arrière-plan, on découvre de drôles de ramifications dans le giron de l’UMP.
C’est une entreprise dont le nom n’évoque pas grand chose. D’une part, parce qu’elle est de création récente. D’autre part, parce qu’elle ne vend rien au grand public. En revanche elle collecte beaucoup d’argent. À savoir les cotisations de retraite et prévoyance des salariés de certains secteurs tels que la publicité, les transports, l’hôtellerie-restauration, l’industrie pharmaceutique. Klesia est née le 4 juillet 2012 à la suite de la fusion du groupe Mornay et de D&O.
Dans la publicité, les transports, l’hôtellerie, la pharmaceutique, des salariés cotisent via Klesia.

Motivation de la fusion : faire le poids face à la concurrence d’acteurs tels que Malakoff-Médéric. Côté business, le groupe Mornay pesait le double de son nouveau partenaire. Mais pour des raisons qui restent inexpliquées, c’est l’expatron de D&O, Christian Schmidt de La Brélie, qui s’est vu propulsé à la tête de Klesia. L’une des premières décisions du nouveau dirigeant a été de décréter la nécessité d’investir de nouveaux locaux. Motif invoqué : renforcement des synergies et économies d’échelle comme on dit chez les bien élevés du patronat. En moins de temps qu’il n’en faut pour accoucher d’un projet d’entreprise, la direction de Klesia a jeté son dévolu sur deux bâtiments du quartier des Batignolles à Paris. Un bâtiment acheté (132 millions d’euros), l’autre en crédit-bail sur 9 ans. Pourquoi pas ? Sauf que le déménagement s’est opéré sans consultation du comité d’entreprise. Les élus s’insurgent contre un projet mené à la hussarde, au mépris de la consultation du personnel, et dénoncent l’arbitraire de la direction…

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