2e réunion NAO : la négociation fantôme

ou massacre à la tronçonneuse… de la branche
Le début de la réunion a consisté pour la direction à décrire le contexte national et international de façon anxiogène pour relativiser les très bons résultats du groupe. Après une conclusion sur l’inflation prévisionnelle en forte baisse, deux propositions sont avancées avec un budget de 5 012 719 euros (soit 2,2 % de la masse salariale) :
1er Scenario en tablant sur un accord de branche :
75 % de l’enveloppe dédiée à l’application d’un accord de branche (3 782 324 €), auquel on ajoute
- les passages de A vers B et B vers C ;
- l’effet report (les mutations en 2025 qui se répercutent sur l’année d’après).
On obtient une proposition de + 1.2% en avril, avec rétroactivité à janvier, pour les salaires de moins de 35 000 € avec 18 mois d’ancienneté. Les autres salariés pourront éventuellement compter sur une augmentation individuelle… Inacceptable !
2ème scenario sans accord de branche :
Versement en octobre avec rétroactivité en janvier (toujours avec 18 mois d’ancienneté). Déjà “gâtés” en avril, ceux dont le salaire est inferieur 35 000€ n’auront rien de plus que les 1,2% du premier scenario. Pour les autres :
- 35K à 45k : 0,7%
- 45K à 55k : 0,6%
- 55K à 65k : 0,5%
- Supérieur à 65k : 0,4%
Les propositions tranchent avec les résultats en forte hausse du groupe grâce à l’implication de chacun. Vue la récompense, ça donne envie de s’investir !
Relevons que ces dernières années, notre employeur a pesé de tout son poids pour qu’il n’y ait pas d’augmentation à la branche. A la longue, on cumule un retard qu’il faut rattraper. De nouveau, la direction espère une signature d’un accord de branche signé par la CFDT et FO sur les mêmes bases qu’en 2024. Cet accord avait pour conséquences d’exclure près de 85% des salariés AG2R d’une réelle augmentation prévue dans la CCN. La CGT, la CFE-CGC et l’UNSA avaient exercé leur droit d’opposition permettant les augmentations pour tous d’octobre 2024. Pour le bien des salariés AG2R, cette opposition ne pourra se faire en 2025 car l’UNSA n’est plus représentative à la branche.
Comme l’année dernière, la stratégie de la direction est d’opposer les salariés dans l’entreprise à la branche : “On ne peut pas vous augmenter à cause d’elle !”. Or, la branche joue un rôle protecteur puisqu’elle garantit le socle commun dont nous bénéficions tous au quotidien !
Parce que les résultats du groupe sont exceptionnels, nous étions naïvement venus avec nos revendications salariales ainsi que quelques attentes sur les périphériques : montant de la mutuelle, ticket restaurant, semaine de 4 jours… On n’a évidemment pas senti l’enthousiasme de la direction ; celle-ci nous reprochant même à mot couvert la non-signature de l’accord de la mutuelle par la CFDT en cette année électorale.
Prochaine réunion le 5 février 2025, mais pour quoi faire si ce n’est mieux répartir à la marge l’enveloppe des augmentations individuelles vers celle des augmentations collectives.