07 mars 2025 : Journée mondiale de l’endométriose

Alors que demain sera consacré à la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, ce 7 mars est dédié à la journée mondiale de l’endométriose. Depuis le 3 mars, c’est la semaine européenne pour mettre en lumière cette maladie particulièrement handicapante.
Décrite pour la première fois en 1860, l’endométriose demeure encore peu connue et surtout mal comprise. Pourtant, il s’agit d’une maladie chronique qui toucherait entre 10 à 20% des femmes en âge de procréer. A l’image des règles, les épisodes se produisent chaque mois provoquant des douleurs insoutenables et invalidantes.
Cette maladie peut se manifester dès l’apparition des premières règles et continuer à affecter la vie des femmes jusqu’à la ménopause. Les règles douloureuses, souvent présentées comme la normalité, engendrent un faible taux de diagnostic ou des diagnostics tardifs. D’où la difficulté d’en mesurer le nombre.
En 2020, Endofrance, le laboratoire Gedeon Richter et Ipsos ont réalisé une enquête qui révèle que 65% des femmes atteintes d’endométriose estiment que leur maladie affecte leur bien-être au travail.
Alors que l’Espagne a adopté une loi créant un « congé menstruel » pour les femmes souffrant de règles douloureuses en février 2023, il n’y a pas de loi en ce sens en France. Néanmoins, plusieurs employeurs (Carrefour, municipalité de St Ouen..) commencent à tenir compte des complications liées à l’endométriose avec l’attribution de congés payés supplémentaires ou de jours d’absence sans perte de salaire.
Selon un sondage Ifop de 2021, 68% des Françaises sont favorables à l’instauration d’un congé menstruel.
Lors de la négociation de l’accord égalité femmes/hommes, la CGT AG2R a été la seule organisation syndicale à proposer une réflexion sur le congé menstruel. L’objectif était de lever un tabou et d’étudier sa faisabilité.
Nous préconisions une mise en place durant une période d’essai afin d’éviter tout frein à l’embauche et toute marginalisation ou stigmatisation dans l’évolution de la carrière
La direction a reconnu être peu experte sur le sujet et qu’à ce stade, notre demande était prématurée mais a été sensible à nos arguments.
A contrario, nous avons rencontré la plus importante opposition de la part d’une organisation syndicale pour laquelle il était hors de question de créer une discrimination entre salariés en donnant plus de congés à certaines femmes. Preuve qu’il reste des oppositions de principe parfois là où on ne les attend pas. Nous espérons sincèrement qu’une fois le sujet mieux connu de toutes et tous, ces levées de bouclier d’un autre temps disparaitront.