Négociation santé prévoyance du personnel

négociation santé prévoyance

Pour mieux comprendre la forfaiture, il faut avoir à l’esprit que dans toutes les entreprises, employeurs et syndicats sont du même côté face à l’assureur pour négocier au mieux les contrats santé et prévoyance des salariés. Exception faite d’AG2R, où notre employeur (RH) est aussi l’assureur (direction technique) de notre contrat ! Et l’employeur semble avoir complètement perdu la notion du bien être des salariés… pour se ranger au côté de l’assureur qui fait du terrorisme social.

Pour passer une augmentation de la cotisation sur les contrats mutuelle et prévoyance des salariés, l’assureur nous menace dès le début de résiliation en cas de refus. La programmation tardive de la négociation mi-octobre permet de mettre la pression sur les syndicats qui ont à l’esprit la couverture des salariés et de leurs familles.

« Vous acceptez ou on arrête tout ! » : voilà LA méthode dont la direction est de plus en plus coutumière !

Ce chantage à la résiliation est inadmissible lorsqu’on envisage les conséquences désastreuses d’un départ à la concurrence en termes d’image du groupe. Rappelons que nos commerciaux vendent les contrats groupe aux entreprises. Mais les RH ne sourcillent pas !

Les RH mettent ainsi dans la balance l’emploi (nos collègues qui gèrent notre contrat apprécieront !) et précisent qu’ils n’auront pas mandat pour souscrire ailleurs un contrat prévoyance avec des garanties et cotisations identiques. La direction de notre groupe de protection sociale assume sans complexe de s’inscrire dans la baisse des garanties qui vous protègent ainsi que vos proches !  

Pour la CGT, une légère augmentation des cotisations du contrat prévoyance pour garantir sa pérennité est envisageable, le contrat étant largement déficitaire depuis plusieurs années, et la part salariale étant peu élevée (0.20% pour les tranches A). A l’inverse, une augmentation sur le contrat santé est inacceptable car celui-ci est excédentaire.

C’est pourtant ce que l’assureur souhaite imposer : + 4% sur la santé, + 16% sur la prévoyance !

Le cynisme atteint son comble lorsque la direction annonce sa volonté d’augmenter les frais de gestion !  Cette mécanique aggrave la sinistralité des contrats puisque cette somme ne sera pas utilisée pour le paiement des prestations. En augmentant les frais de gestion, on augmente le déficit ce qui permet d’imposer une augmentation des cotisations !

N’oublions pas que ce sont des salariés groupe qui gèrent par ailleurs ces contrats, et que si les frais de gestions augmentent, la mécanique de l’augmentation de leurs salaires, comme pour les antibiotiques : c’est pas automatique !

Après la levée de bouclier de toutes les organisations syndicales, l’assureur/direction propose :

  • Gel de la cotisation santé en 2022 mais augmentation des frais de gestion de 1% en 2023.
  • Possibilité d’une augmentation automatique, sans accord des syndicats, dès que le S/P passe au-dessus de 98%.
  • + 16% de la cotisation prévoyance dont augmentation des frais de gestion 1%.

Les RH s’engagent finalement à échanger avec les organisations syndicales avant toute automatisme. Mais, comme précisé, si aucun accord n’est trouvé, la décision finale restera à la main de l’assureur sans limite du montant (ce que prévoyait le précèdent accord) et même si le contrat rapporte de l’argent.