Intéressement : Les salariés roulés dans la farine

La négociation d’un accord d’intéressement est un enjeu majeur. Comme pour le précédent accord signé par la CGT, nous sommes venus dans l’optique d’obtenir du pouvoir d’achat supplémentaire pour les salariés.

Dès le début des négociations, la CGT AG2R à compris que ce ne serait pas de la tarte et que petits fours et champagne risquaient de rester au frigo.

Nous avons écouté religieusement le mille-feuille financier dont l’objectif est de culpabiliser toutes demandes d’amélioration du partage du gâteau. Décomplexée, La direction n’a pas caché sa volonté de nous enfariner en réduisant le montant à distribuer ainsi qu’en supprimant un acquis social important : La neutralisation des 16 premiers jours d’arrêt. Cette « proposition », basée sur une interprétation fallacieuse d’un courrier de la DIRRECTE, rappelle qu’une mise à niveau juridique doit être faite rapidement pour certains (La crème se reconnaitra en un éclair).

Rien de merveilleux donc dans les propositions initiales et beaucoup de flan pour obtenir la signature d’organisations syndicales moins regardantes sur la baisse du montant de l’intéressement.

Mais, avec la CGT, la direction marche sur des œufs. Elle a rapidement intégré qu’elle était dans le pétrin car elle ne pourrait pas nous mener à la baguette.

Au fil des réunions, nous avons réclamé plus de nappage, plus de garniture pour qu’un accord assez chou puisse être signé. Notre gourmandise à obtenir mieux et notre détermination ont permis de faire évoluer certains critères mais cela reste en deçà du précédent accord.

L’ambition de la CGT n’est pas le « c’est mieux que rien » mais un partage équitable de la richesse produite. La période COVID a démontré l’engagement des salariés et la légitimité à ce que certains cessent de se goinfrer sur le dos des autres !

Notre proposition phare était la sanctuarisation d’une partie de l’intéressement pour distribuer le blé de façon égalitaire entre tous les salariés. Cette proposition juste, sociale et dont le groupe aurait pu s’enorgueillir, a le mérite de favoriser les bas salaires, les temps partiels… C’est l’assurance de plus de pourvoir d’achat !

Mais, à l’image de l’égalité salariale femmes/hommes, de la prime macron proratisée… Notre direction ne s’émeut pas de justice sociale !

La direction voulant conserver le beurre et l’argent du beurre, cassera sans doute du sucre sur la CGT coupable à ses yeux de vouloir répartir la pièce montée à tous les salariés. Après le refus d’augmenter les salaires, il nous a paru évident qu’il était temps de dire non à l’arrogance de nos décideurs complétement déconnectés du quotidien des salariés. Avec le soutien d’autres organisations syndicales, nous aurions pu gagner ce combat. Hélas, personne n’a souhaité mettre la main à la pâte pour établir un rapport de force.

Une fois de plus, pas de cerise sur le gâteau, les salariés l’ont… dans le baba.