crise sanitaire et organisation du travail (mise à jour 25/09)

La direction ne doit pas attendre les solutions, elle doit les incarner ! Nos dirigeants le répètent à l’envie : pour qu’une organisation soit acceptée, elle doit avoir du sens. Mais y’a-t-il un sens dans les décisions prises sur le retour sur site depuis septembre ?

La responsabilité de l’employeur est engagée.

Edit : Le CSE du 24 septembre à été informé de nouvelles mesures qui seront effectives à partir de lundi prochain, jusqu’au 16 octobre inclu. Ces mesures sot susceptibles dêtre modifiées selon la situation des prochains jours. Nous repartons sur des dispositions exceptionnelles, et non plus sur l’accord télétravail formellement.  Ce sont des recommandations, et non des obligations, puisqu’il n’y a pas de consignes officielles nationales de reconfinement. Toutefois il ne doit pas y avoir de posture de principe « anti télétravail » de la part des managers.

Les mesures déjà en place sont renforcées (masque obligatoire, distances de sécurité, formation en distanciel, limitation des réunions…)

Selon la catégorisation du département par https://www.santepubliquefrance.fr/, le nombre de jours télétravail sera allongé comme suit :

Marseille et la Guadeloupe sont en alerte maximale, il sera donc recommandé un passage à 5 jours de travail à distance par semaine pour les salariés équipés ou pouvant travailler à distance. Ceux qui ne veulent pas télétravailler 5 jours / 5 pourraient faire à minima 2 jours à distance par semaine.

Pour tous les autres sites : Télétravail ou travail à distance 3 jours par semaine, avec un minima de 2 jours de présence par semaine.

Pas de déplacements des ordis fixes, mais possibilité de se connecter par un bureau virtuel à distance selon les cas.

Pas de changement sur la question des plages fixes, réflexion en cours pour les personnes vulnérables sur la durée des certificats donnés par la médecine du travail.

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Où sont les aménagements de l’organisation du travail en cette période de crise sanitaire ? Et ce n’est pas la mesure d’abandon des plages fixes, pour laquelle la CGT, la CFDT et l’UNSA ont bataillé pour une application aux sites parisiens, qui va suffire ! Qui pense encore qu’un retour à la normale se fera dans les prochains jours ?

Il est totalement sidérant que la direction générale se cache derrière des préconisations gouvernementales pour justifier sa frilosité. Car non seulement le gouvernement affiche sa préférence pour le télétravail, mais surtout l’employeur est libre d’aller au-delà pour protéger ses salariés !

Des entreprises ont fait le choix d’augmenter le nombre de jours hebdomadaires télétravaillés, d’autres proposent un télétravail une semaine sur deux, d’autres encore des jours de télétravail volants en fonction des besoins métiers …

Les parents d’enfants en quatorzaine, dont les écoles sont fermées, doivent poser des congés payés ! Intolérable ! Et que dire des salariés vulnérables pouvant et souhaitant télétravailler, qui doivent rencontrer des médecins du travail débordés et qui ne les recevront pas en priorité. En attendant, aucune réponse ni consigne précise sur leur situation ! Une aberration !

Des aménagements simples existent. La direction métier retraite vient par exemple d’autoriser le télétravail les mardis et jeudis. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision réclamée lors de la réunion télétravail du 3 septembre ! D’autres directions ou directeurs de sites emboîtent le pas de cette décision claire, utile et donc appréciée !

Avec les fermetures de plus en plus fréquentes d’écoles, l’absence de consignes claires et efficaces pour garantir la continuité de service en proposant des solutions de télétravail aux salariés provoquent un malaise à tous les niveaux hiérarchiques.

Pour les CRC et plateformes CICAS, la CGT a alerté dès le premier jour les directions métiers, le service juridique et santé sur la dégradation des conditions de travail et les dangers sanitaires. Pêle-mêle : conversations inaudibles, besoin de hausser le ton, sensation d’étouffement, difficulté de respecter les consignes sanitaires car le masque doit être régulièrement réajusté sur le visage… Une semaine est passée et, malgré les propositions de la CGT (adaptation du télétravail, fourniture supplémentaire de masques, augmentation des temps de pause, réorganisation des tâches …), ces directions restent muettes !!! La responsabilité de l’employeur est engagée.

Sur les sujets de santé, la CGT a toujours préconisé l’absence de clivage direction/syndicat. L’inertie de la direction est affligeante !

Comme précisé ci-dessus, l’employeur est tenu par la loi de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés (art L.4121-1 du code du travail). L’employeur ne doit pas seulement diminuer le risque mais l’empêcher. Cette obligation de résultat (cour de cassation, chambre sociale, 22 février 2002, pourvoi 99-18389), précise qu’en cas d’accident ou de maladie liée aux conditions de travail, la responsabilité de l’employeur pourra être engagée.